Puces, tiques, acariens, moustiques, vers… ces parasites qui nous agacent. Partie un : les parasites internes.

Les parasites de nos chats et chiens sont souvent un sujet de questionnement et d’inquiétude pour les propriétaires. Entre infos et intox, il est parfois difficile de faire la part des choses concernant ces petits organismes difficilement voire non visibles à l’œil nu. Par ailleurs, beaucoup de gens ignorent le danger que les parasites représentent, ou oublient tout simplement de traiter leur animal régulièrement, l’esprit accaparé par les obligations du quotidien.

Quels sont les dangers des parasites internes et externes de nos animaux de compagnie ? Lesquels se transmettent à l’Homme et est-ce grave ? Comment traiter efficacement son compagnon ?

Comment les détecter ?

Il existe différentes familles de parasites internes : les vers ronds comme les ascaris ou les dirofilaires (responsables de la dirofilariose), les vers plats comme le tænia ou vers solitaire, et les protozoaires comme la giardia (responsable de la giardiose). Tous ces parasites possèdent un cycle de vie (éclosion, croissance, reproduction, transmission) qui leur est propre et peuvent avoir un impact différent sur la santé de votre animal, mais aussi sur la vôtre.

Selon le type de parasite, ce danger être plus ou moins important. Les individus immunodéprimés, jeunes ou très âgés y sont plus sensibles.

Chez l’adulte en bonne santé, certains vers peuvent passer inaperçus, l’individu infesté n’exprimant alors aucun symptôme, mais s’il n’est pas traité il peut alors transmettre ses parasites à d’autres animaux, plus fragiles. Il existe des formes de résistance, dormantes, qui resteront inactives dans l’organisme ou dans l’environnement jusqu’à ce qu’une opportunité se présente pour éclore et se développer.

Les parasites digestifs peuvent aussi être responsables de spoliation en sang ou en nutriments, ce qui affaiblit l’animal infesté, le fatigue, diminue ses défenses immunitaires, ralentit la croissance chez les chiots et chatons et peut provoquer des troubles digestifs comme des vomissements, de la diarrhée ou au contraire de la constipation.

Certains vers peuvent également se déplacer dans l’organisme et s’installer dans le foie, les yeux, le cœur… les symptômes exprimés sont alors variables et plus ou moins graves mais peuvent aller jusqu’aux soins intensifs, voire au décès.

Détecter ces parasites peut parfois être un véritable défi, et votre vétérinaire sera parfois amené à vous proposer des examens de laboratoire pour les mettre en évidences. Il faut en tout cas retenir que l’absence de symptôme n’exclut pas de traiter régulièrement son animal.

Comment bien traiter contre les parasites internes ?

Il n’existe aucun protocole parfait ni aucun vermifuge complet malheureusement, et le traitement repose donc principalement sur la prescription adaptée de votre vétérinaire. Eviter de donner un médicament au hasard, vous avez toutes les chances de dépenser votre argent pour rien et que votre animal ne soit finalement pas bien protégé.

Comment bien protéger son animal ?

Il n’y pas de recette de cuisine pour vermifuger : le protocole doit être adapté à chaque individu selon son âge, ses capacités de défense immunitaire, son comportement, son environnement, son activité etc… Voici quelques conseils généraux pour appliquer une vermifugation correcte :

– Vous venez d’adopter un animal d’un élevage ou d’une pension : les défenses immunitaires d’un chaton ou d’un chiot sont immatures, de plus leur comportement explorateur facilite la contamination. La fréquence d’infestation au sein des portées est ainsi proche de 100%, et pour cette raison il est nécessaire de vermifuger immédiatement à l’acquisition de l’animal, puis une fois par mois jusqu’à ses 6 mois.

– Votre chatte ou votre chienne est gestante : cette période particulière se caractérise entre autres par une baisse des défenses immunitaires de l’animal et des formes dormantes de parasites peuvent se réactiver. Pour éviter de contaminer toute la portée, il est recommandé de vermifuger lors de l’accouplement, 15 jours avant la mise bas et 15 jours après, a minima.

– Votre chat ou votre chien revient de pension (chenil, chatterie…) : ces lieux voient passer bon nombre d’animaux dont certains peuvent être mal protégés et ainsi contaminer les autres, indépendamment de la qualité de la gestion de l’établissement. Il est donc recommandé de vermifuger dès le retour à la maison.

– Votre animal vient de subir une opération ou est convalescent : il peut être plus sensible aux parasites, et ces derniers sont susceptibles de retarder sa récupération ou sa guérison. Prévoyez de le vermifuger avant l’intervention si celle-ci est programmée et suivez l’avis de votre vétérinaire si un autre traitement est en cours.

– Vous avez emmené votre animal au bord de la Méditerranée ou dans un pays où les animaux sont peu protégés contre les parasites : le risque que votre compagnon ait été infesté est grand, notamment par des vers exotiques dangereux ou par des vers du cœur (dirofilariose), potentiellement mortels. Vermifugez votre animal pendant le voyage et dès votre retour.

– N’oubliez pas que bon nombre de parasites peuvent se transmettre à l’Homme, en particulier aux jeunes enfants dont le système immunitaire est également immature et le comportement (mains portées à la bouche) propice aux infestations. Il est ainsi recommandé de vermifuger son animal tous les mois en présence d’enfants jusqu’à ce que ces derniers soient en âge d’appliquer les règles d’hygiène élémentaire. De même, si votre animal dort avec vous ou vous lèche souvent le visage, vermifugez-le très régulièrement.

– Votre chat ou votre chien a des puces : on l’ignore parfois mais les puces peuvent être porteuses de larves de tænia et l’animal les ingère en se léchant le pelage. Il est donc recommandé de vermifuger à deux reprises séparées de trois semaines d’intervalle car la plupart des produits ne sont pas efficaces sur les formes immatures.

Enfin, faisons le point sur quelques idées reçues :

« Mon animal mange de l’herbe pour se purger ». L’herbe n’a bien entendu aucun effet nocif sur les parasites internes, et ne saurait remplacer un vermifuge efficace. Par ailleurs l’animal n’a pas conscience qu’il peut être infesté, il mange de l’herbe simplement parce qu’il en a envie ; c’est un comportement normal.

« Mon animal est protégé en permanence car je lui donne un vermifuge qui fait effet pendant 3 mois ». Les vermifuges ne possèdent malheureusement pas d’action rémanente, surtout sur des durées aussi longues. Ils ont plutôt un effet « chasse d’eau », c’est-à-dire qu’ils nettoient l’organisme le jour où ils sont administrés. Raison de plus pour redonner un traitement régulièrement. L’une des conséquences est qu’il n’y pas de danger à donner un second vermifuge 24h après le premier, si par exemple vous retrouvez un comprimé à moitié digéré sur le sol de la cuisine

« L’élevage d’où vient mon animal est indemne de parasites, donc mon chiot/chaton est forcément sain ». Malheureusement, aucun élevage, même le plus sérieux et le plus propre du monde, ne peut prétendre être totalement indemne de parasites. Certaines formes de résistance peuvent survivre plusieurs années ce qui rend leur élimination quasi impossible. Ce n’est pas la faute des éleveurs, mais il faut quand même bien traiter son chaton ou son chiot.

Voilà qui clôt le chapitre sur les parasites internes. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire. Il saura vous conseiller et vous prescrire le meilleur traitement adapté à votre compagnon.