Puces, tiques, acariens, moustiques, vers… ces parasites qui nous agacent. Partie deux : les parasites externes.

En eux-mêmes, les puces, tiques, moustiques ou acariens sont incapables de tuer un animal ou un humain. Le problème, c’est leur capacité pour certains d’entre eux à transmettre des maladies qui peuvent être extrêmement dangereuses, comme par exemple la piroplasmose chez le chien. Pour cette raison, et aussi parce que leur présence est une souffrance pour l’individu infesté, il est nécessaire de bien traiter son animal, et comme dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir.

Les acariens responsables de gales peuvent se retrouver partout et tout le temps (sauf les larves d’aoûtats qui apparaissent autour du mois d’août, d’où leur nom). Ils ne sont pas mortellement dangereux mais peuvent être responsables de démangeaisons extrêmement violentes : l’animal se gratte alors parfois jusqu’au sang. On retrouve régulièrement des gales d’oreilles et des démodécies au sein des portées. Les chiots et chatons y sont particulièrement sensibles, ainsi que les individus immunodéprimés. Attention, ces parasites peuvent également s’attaquer à l’Homme. Parlez-en à votre médecin.

Les tiques vivent dans l’environnement un peu partout dans le monde, y compris en ville. Elles adorent les climats chauds et humides, c’est pourquoi on les retrouve majoritairement au printemps et en automne. Attention toutefois, il n’est pas impossible de retrouver une tique en rentrant de promenade en plein hiver. Elles peuvent s’en prendre aussi à l’Homme.

Les puces, elles, sévissent toute l’année indépendamment de la saison. Elles n’attaquent pas l’Homme, ou si elles le font, c’est en dernier recours et cela ne leur permet pas de survivre ou d’effectuer leur cycle. Elles peuvent pondre environ 20 œufs par jour pendant près de cent jours, qui à nouveau donnerons des puce adultes trois semaines plus tard. Au bout de 2 mois, on peut compter environ 200 000 puces dans l’environnement. C’est à ce moment-là qu’un lecteur sur deux commence à se gratter.

En ajoutant à cela le fait que la plupart des antiparasitaires ne détruit pas les formes immatures (œufs et larves), deux constats s’imposent : un traitement régulier pour éliminer les adultes dès qu’ils apparaissent est impératif, et un traitement de l’environnement est obligatoire. En effet les puces ne passent que quelques heures sur le dos de l’animal pour faire leur repas de sang, puis elles se laissent tomber au sol où elles pondent. Les œufs éclosent, donnant des larves qui vont se cacher dans les anfractuosités des vieux parquets ou dans les tissus.

Comment bien traiter son animal ?

Il existe différentes formes de traitement pour l’environnement, en diffuseur ou en spray. Les deux sont assez complémentaires : en effet le spray permettra d’atteindre les zones que les particules du diffuseur, en retombant au sol sous l’action de la gravité, ne traiteront pas : sous les meubles par exemple. C’est aussi bien pratique pour traiter la voiture. Enfin, passer l’aspirateur pour éliminer œufs et larves au sol et laver à la machine tous les textiles (tapis, coussins, couvertures…) complètent le traitement. Pour les tiques, il est recommandé de tondre le gazon car elles n’aiment pas l’herbe rase.

Pour l’animal, plusieurs méthodes existent pour prévenir des puces et des tiques : comprimés, pipettes, shampooings ou colliers. Chacune à ses avantages et inconvénients, et aucune n’est réellement meilleure ou moins bonne qu’une autre. Le principal facteur d’efficacité est l’application correcte de ces traitements. Encore une fois, c’est votre vétérinaire qui vous prescrira le protocole le plus adapté à votre compagnon.

Quelques rappels sur les principales maladies transmises par les parasites (appelées alors maladies vectorielles) et sur celles qui peuvent être transmises à l’Homme (appelé alors zoonoses). Dans ce cas toutefois, la maladie n’est pas directement transmise par l’animal à l’homme mais bien par le biais d’un insecte vecteur qui aurait piqué ou mordu un animal contaminé avant de s’attaquer à un humain.

– La piroplasmose, maladie provoquée par un protozoaire appelé babésia ou theileria. Elle concerne le chien ou le cheval et se traduit par une destruction des globules rouges entraînant une anémie mortelle sans traitement. Son diagnostic repose sur l’observation des protozoaires au microscope sur un frottis sanguin ou leur recherche par sérologie ou PCR au laboratoire. Le traitement est assez simple et repose sur le soutien des fonctions vitales par perfusion, l’injection d’imidocarb et l’administration concomitante d’un antibiotique, mais sa réussite dépend surtout de la rapidité à le mettre en place. Il existe un vaccin chez le chien pour l’en protéger.

l’ehrlichiose et l’anaplasmose : ces maladies sont provoquées par des bactéries (ehrlichia et anaplasma) et sont assez proches pour être facilement confondues. Les bactéries s’installent cette fois dans les globules blancs et peuvent générer une immunodépression de l’organisme. Les décès sont plus rares mais peuvent néanmoins survenir. Enfin ces maladies sont transmissibles à l’Homme.

La mycoplasmose féline, anciennement hémobartonellose : maladie dont l’origine est une bactérie également, contrairement à ce que son nom pourrait suggérer. Les symptômes et la dangerosité sont comparables à ceux de la piroplasmose, sauf que cette maladie concerne le chat et non le chien. Encore une fois les puces et les tiques sont responsables de la transmission de cette bactérie.

La borréliose ou maladie de Lyme : connue pour être un réel défi diagnostique chez l’Homme, mais aussi chez le chien, la bactérie borrelia est transmise par la morsure de tiques. Les symptômes qu’elle peut provoquer sont variables en fonction de la migration de la bactérie dans l’organisme : polyarthrite si elle atteint les articulations, glomérulonéphrite si elle touche les reins, polymyosite si elle touche les muscles etc… la grande majorité du temps cependant, l’infection reste asymptomatique. Un test sérologique positif ne veut donc pas forcément dire que la maladie est coupable de tous les maux. Le chat n’est pas concerné par cette maladie. Il existe un vaccin chez le chien.

La leishmaniose : bactérie transmise par un petit moustique particulier appelé phlébotome que l’on retrouve principalement sur le pourtour méditerranéen. La bactérie migre également et peut être responsable de symptômes cutanés ou viscéraux d’intensité variable. S’en débarasser est illusoire et un traitement à vie assez contraignant est quasi systématiquement nécessaire. Cette maladie est une zoonose. Il en existe un vaccin chez le chien.

En traitant son animal contre les puces et les tiques, on le protège également contre toutes ces maladies.

F.A.Q.

« Est-il utile de traiter mon chien / mon chat s’il ne se gratte pas ? »

Il est vrai que la piqûre et la salive de puce entraîne en général des démangeaisons. Mais il est également possible que votre animal se gratte en journée quand vous êtes au travail, ou pendant la nuit. Par ailleurs, ces insectes sont très petits et ne passent que peu de temps sur le dos de votre animal. Vous pouvez donc facilement passer à côté. Il est donc recommandé de traiter régulièrement votre compagnon pour le protéger contre les maladies vectorielles.

« Je traite mon animal avec des huiles essentielles, c’est plus naturel »

Malheureusement, ce type de produit n’a qu’une efficacité très limitée sur les parasites externes, et il vaut mieux suivre la recommandation de votre vétérinaire. Si les effets secondaires vous inquiètent, sachez qu’ils existent différents traitements du plus fort au moins fort. Votre vétérinaire saura vous conseiller le protocole le plus adapté à votre animal en fonction des risques et de vos souhaits.

« Faut-il traiter son animal l’hiver ? »

Quand on est vétérinaire, on voit défiler beaucoup d’animaux, et on retrouve sur leur dos des puces ou des tiques toute l’année, même en décembre. Le réchauffement climatique a d’ailleurs tendance à aggraver cette constatation. Il est donc recommandé de rester très vigilant, même en période de grands froids.